Bretagne : une terre sacrifiée : quand la vérité dérange

Le documentaire de Aude Rouaux et Marie Garreau de Labarre diffusé sur France 5 est de ceux qui marqueront la mémoire de notre région.

Nous aimons la Bretagne pour sa nature, sa culture, ses habitants, son histoire avec son lot de combats gagnés. Aimer la Bretagne, c’est aussi souffrir de constater sa perte progressive de biodiversité, de qualité des eaux, des sols, de l’air.

On a pu entendre des responsables politiques bretons bien connus dire publiquement « la Bretagne est malade mais elle se soigne ». Certes, elle se soigne mais à quel prix et avec un diagnostic final pour le moins critique. A ce constat d’échec, une raison simple : on ne peut soigner dans l’objectif de guérir que si on s’attaque aux causes de la maladie.

C’est avec beaucoup de justesse que le documentaire dont on parle dresse l’état des lieux et le besoin urgent d’en sortir pour les Bretonnes et les Bretons comme pour la terre qui les fait vivre.

Les réactions de certains élus n’ont pas manqué.

Gilles Pennelle reste fidèle à ses amalgames qui ouvrent le chemin de l’obscurantisme dont on connaît l’issu destructrice. Quant à Marc le Fur, il ne peut pas ignorer que si la Bretagne est sortie des procédures européennes de bassins contentieux, ce n’est pas parce qu’elle a respecté les directives qui s’imposaient mais parce qu’elle a obtenu des dérogations.

Quant à dire que le reportage est à charge contre la Bretagne et ses habitants, c’est se réfugier dans le compassionnel pour échapper à ses responsabilités : celle que devrait saisir tout parlementaire qui se respecte, à savoir légiférer pour accompagner par des mesures concrètes les agriculteurs à sortir d’un modèle destructeur et prédateur. C’est le seul choix qui permettrait d’affirmer que l’on est attaché à la Bretagne et à celles et ceux qui nous procurent la nourriture. Quant à dire que la mission de la Bretagne est de nourrir la France, voire au-delà, c’est généreux en théorie mais aujourd’hui totalement dépassé. Chaque région du monde est en capacité de produire l’essentiel de sa nourriture. C’est ce qu’on appelle la souveraineté alimentaire : le droit élémentaire des peuples à se nourrir aux-mêmes et inscrit dans les droits humains. Derrière les intentions généreuses affichées se cachent surtout des intérêts financiers monstrueux.

L’heure est aux choix comme nous le montre un jeune agriculteur dans ce reportage et qui sait affirmer qu’il ne peut vendre un produit dont il sait qu’il contient du poison.

De nombreux agriculteurs qui pratiquent l’écologie au quotidien montrent la voie.

Aux politiques publiques, aux élu.e.s de les soutenir en mettant fin aux subventions à l’agrobusiness qui empoisonne la terre comme les humains.

 

 

 

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